L’importance de l’autocompassion et comment la cultiver au quotidien

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Cet article est adapté d’un texte initialement rédigé pour notre bulletin mensuel destiné à nos clients par la psychologue clinicienne Kayleigh-Ann Clegg.
Quand nous faisons des erreurs ou traversons des épreuves, notre premier réflexe est souvent de nous critiquer sévèrement. Mais que se passerait-il si nous abordions ces moments avec bienveillance ?
C’est le principe même de l’autocompassion : se traiter avec le même soin et la même compréhension que l’on accorderait à un ami ou à un proche. Les recherches montrent qu’il ne s’agit pas seulement d’un concept agréable, mais d’une compétence qui apporte de réels bienfaits pour notre santé, nos relations et notre résilience.
Qu’est-ce que l’autocompassion ?
L’autocompassion est une manière de se traiter lorsque l’on traverse une période difficile, lorsque l’on est confronté à une erreur, à un échec personnel ou à quelque chose que l’on n’aime pas chez soi. Il s’agit de prendre conscience de sa souffrance et de se tourner vers soi-même avec la compassion et la compréhension que nous avons souvent plus de facilité à montrer aux autres.
Au lieu d’être dur ou cruel envers vous-même, essayez plutôt l’approche suivante :
- Observez votre détresse ou ce que vous ressentez en pleine conscience, c’est-à-dire soyez attentif à vos pensées et à vos sentiments sans les juger, sans les éviter, sans vous y complaire ni vous y noyer.
- Reconnaissez et rappelez-vous que vous n’êtes pas seul face à vos difficultés ou à vos échecs, et que nous avons tous des défauts et traversons tous des moments difficiles.
- Traitez-vous comme vous le feriez avec quelqu’un que vous appréciez et aimez, et répondez-vous avec bienveillance plutôt qu’avec des critiques.
Pourquoi est-ce important ?
L’autocompassion n’est pas qu’une idée réconfortante et vague. C’est une compétence difficile à acquérir, mais puissante, qui peut avoir un impact significatif sur de nombreux aspects de notre vie. Des décennies de recherche sur le sujet ont montré qu’être plus indulgent envers soi-même permet notamment :
- D’adopter des comportements plus positifs pour sa santé : par exemple, pratiquer l’autocompassion est associé à une activité physique plus importante, à une réduction de la consommation de substances, à l’obtention d’un traitement médical lorsque cela est nécessaire et à une alimentation plus saine.
- D’avoir un impact direct sur la santé physique : par exemple, l’autocompassion est associée à un meilleur bien-être physique général, ainsi qu’à une amélioration du système immunitaire et du métabolisme. Des recherches suggèrent que cela pourrait être dû à ses effets tampons sur le stress.
- D’améliorer la santé mentale et la résilience : par exemple, il a été démontré que le développement de la compassion envers soi-même permettait de réduire le stress, la dépression et l’anxiété, d’améliorer l’image corporelle, de diminuer les crises de boulimie, et d’augmenter les sentiments de bonheur, de curiosité, de connexion et de satisfaction générale dans la vie. C’est même la base de la thérapie centrée sur la compassion, qui vise à développer la compassion envers soi-même, et qui s’est avérée efficace pour traiter la honte, l’autocritique et les problèmes de santé mentale connexes.
- De renforcer nos relations : par exemple, une plus grande compassion envers soi-même est associée à un sentiment de sécurité dans les relations, à des comportements parentaux plus sains, à une meilleure gestion et résolution des conflits, à des relations amicales et familiales plus saines, à un partenaire sentimental plus heureux, ainsi qu’à une plus grande compassion envers soi-même chez les enfants. Il semble donc que ce soit bon non seulement pour nous, mais aussi pour nos proches.
Quels sont les obstacles ?
Pour beaucoup, il est difficile d’être gentil avec soi-même, surtout si nos premières expériences nous ont appris à assimiler l’attention que l’on se porte à soi-même à de la faiblesse ou à de l’indulgence. D’autres encore évitent l’autocompassion par crainte de perdre le sens des responsabilités. Cependant, l’autocompassion ne signifie pas se dérober à ses responsabilités. Elle consiste à faire preuve d’honnêteté, de justice et de bienveillance envers soi-même tout au long du processus d’apprentissage et de croissance.
Comment pratiquer l’autocompassion ?
Allez-y progressivement :
- Observez la façon dont vous vous parlez et demandez-vous : « Est-ce que je dirais cela à un ami ? »
- Reconnaissez votre douleur sans la nier ni l’exagérer.
- Remplacez les discours intérieurs sévères par des réflexions plus équilibrées, comme « J’ai commis une erreur, mais je peux en tirer des leçons ».
- Essayez la méditation guidée ou tenez un journal en adoptant une perspective d’autocompassion.
- Concentrez-vous sur les domaines dans lesquels vous êtes le plus dur avec vous-même, comme le travail ou les relations, puis commencez à faire preuve de gentillesse envers vous-même dans ces domaines.
L’autocompassion est une compétence. Plus vous la pratiquez, plus elle devient naturelle. Et vous n’avez pas à le faire seul : demandez de l’aide et explorez les ressources disponibles dans le cadre de votre programme d’aide aux employés (PAEF).
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