Consommation d’alcool sans risque en 2025

Temps de lecture : 5 Minutes
Par le Dr Sol Sax, B.Sc., M.D., FRCPC, CCBOM
Quelles sont les recommandations actuelles au Canada ?
En 2023, le Centre canadien sur l’usage de substances et les dépendances (CCUSD) a annoncé de nouvelles recommandations concernant les Directives canadiennes en matière de consommation d’alcool à faible risque (DCFAR). De nombreuses personnes, dont moi-même et plusieurs de mes collègues médecins avons été stupéfaits de constater que ces directives étaient beaucoup plus strictes que les directives existantes. Les recommandations de Santé Canada étaient auparavant les suivantes : 15 verres ou moins par semaine pour les hommes, et 10 verres ou moins par semaine pour les femmes. Les nouvelles recommandations suggèrent de ne pas dépasser deux verres par semaine pour tous. Que s’est-il donc passé ?
La science est en constante évolution, et les recommandations précédentes concernant la consommation d’alcool ont été publiées il y a plus de dix ans. Le message qui ressort des nouvelles recommandations est le suivant : si vous buvez de l’alcool, il est préférable de réduire votre consommation pour préserver votre santé. Les nouvelles recommandations présentent un continuum de risques :
- 0 consommation d’alcool par semaine – aucun risque ; une meilleure santé et un meilleur sommeil.
- 1 à 2 consommations d’alcool par semaine – risque faible ; vous évitez les conséquences liées à l’alcool.
- 3 à 6 consommations d’alcool par semaine – risque modéré ; un risque accru de plusieurs types de cancer.
- 7 consommations d’alcool ou plus par semaine – risque élevé ; votre risque de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral augmente.
Note : une consommation standard correspond à une bouteille de 35 cl (12 onces) de bière à 5 % d’alcool, à un verre de 15 cl (5 onces) de vin à 12 % d’alcool ou à un verre de 4 cl (1,5 once) de spiritueux distillés à 40 % d’alcool.
Pour réduire le risque de blessures ou de violence, les recommandations préconisent de ne pas dépasser deux verres par jour si vous consommez plus de deux verres par semaine.
Quelles preuves ont motivé l’élaboration de ces nouvelles recommandations ?
Les nouvelles recommandations du CCUSD s’appuient sur des recherches approfondies sur les risques pour la santé liés à la consommation d’alcool. Voici les éléments de preuve clés :
- Examen des données mondiales : les recommandations s’appuient sur une analyse complète des études internationales sur les effets de l’alcool sur la santé.
- Risques de cancer : des études montrent qu’une faible consommation d’alcool peut augmenter le risque de plusieurs cancers, notamment ceux du sein et du côlon.
- Maladies cardiaques et accidents vasculaires cérébraux : une consommation élevée d’alcool augmente considérablement le risque de maladies cardiaques et d’AVC.
- Continuum du risque : les lignes directrices soulignent qu’il n’existe pas de niveau de consommation d’alcool totalement sans danger. Les risques augmentent avec chaque verre supplémentaire consommé chaque semaine.
Les recommandations mises à jour visent à fournir aux Canadiens des conseils clairs et fondés sur des données probantes afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées concernant leur consommation d’alcool.
Voici quelques astuces pour limiter votre consommation
Nous savons qu’il peut être difficile de supprimer complètement l’alcool, surtout lorsque les réunions sociales entre adultes tournent souvent autour de la nourriture et des boissons. Toutefois, si vous consommez de l’alcool, ce guide vous fournira des conseils et des astuces pour vous aider à réduire votre consommation. Ceux-ci comprennent :
- Optez pour des boissons sans alcool ou à faible teneur en alcool. Il existe aujourd’hui plus que jamais de délicieuses alternatives sans alcool, comme les mocktails, les vins et les bières sans alcool.
- Fixez-vous un objectif hebdomadaire en matière de consommation d’alcool et respectez-le.
- Buvez lentement et buvez beaucoup d’eau.
- Pour chaque boisson alcoolisée, buvez une boisson non alcoolisée.
- Mangez avant et pendant que vous buvez.
- Prévoyez des semaines sans alcool ou participez à des activités sans alcool.
Que constatons-nous de manière concrète ?
Il est intéressant de noter qu’en matière de santé au travail, les employeurs semblent peu préoccupés. Cependant, lorsque nous discutons avec des employés de leur santé et que nous mentionnons les nouvelles recommandations en matière de consommation d’alcool, beaucoup ne semblent pas être au courant, mais se montrent très intéressés. Certains affirment qu’ils vont certainement réduire leur consommation, tandis que d’autres déclarent : « J’apprécie la bière/le vin et je n’ai pas l’intention d’y renoncer ».
Quand faut-il demander de l’aide ?
Vous devriez envisager de consulter un professionnel si vous présentez l’un des symptômes suivants :
- Une incapacité à limiter votre consommation d’alcool ou à réduire votre consommation, malgré vos efforts.
- Une envie irrésistible ou un besoin impérieux de consommer de l’alcool.
- Malgré la prise de conscience des problèmes physiques, sociaux, professionnels ou relationnels qu’elle entraîne, la consommation d’alcool se poursuit.
Si vous ou l’un de vos proches présentez l’un de ces symptômes, je vous recommande vivement de consulter un professionnel :
- Passe beaucoup de temps à boire, à se procurer de l’alcool ou à se remettre d’une consommation excessive.
- Ne remplit pas ses obligations importantes au travail, à l’école ou à la maison en raison d’une consommation répétée d’alcool.
- Abandonne ou réduit ses activités sociales et professionnelles ou ses loisirs pour consommer de l’alcool.
- Consomme de l’alcool dans des situations dangereuses, par exemple au volant ou en nageant.
- Développe une tolérance à l’alcool, de sorte à devoir en consommer une quantité plus importante pour en ressentir les effets, ou à ressentir moins ses effets après avoir consommé la même quantité.
- Présente des symptômes de sevrage, comme des nausées, des sueurs et des tremblements, lorsque cette personne ne boit pas, ou boit pour éviter ces symptômes.
Conclusion
L’alcool est un bon exemple du principe « moins c’est mieux », qui s’applique d’ailleurs aussi à la santé. Par le passé, les recommandations visaient principalement à prévenir les accidents de la route et les maladies hépatiques et cérébrales liées à l’alcool. Les recommandations actuelles s’appuient sur des études récentes qui démontrent une augmentation des risques de cancer et de maladies cardiaques, même à de faibles doses. Comme toujours, si vous avez des préoccupations, veuillez consulter votre médecin traitant, votre équipe de santé au travail ou appeler votre fournisseur de services d’aide aux employés et à leur famille, et soyez honnête au sujet de votre consommation d’alcool. Nous ne sommes pas là pour juger, mais pour vous aider.
Références
https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/dependance-aux-drogues/alcool/risques-sante.html
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